Zeppelin est un des rares fabricants de bateaux insubmersibles, une homologation qui permet de naviguer à plus de 6 milles sans avoir besoin de s’équiper d’un radeau de survie. Mais attention, tous les bateaux ne sont pas homologués comme tels. On vous explique :
Insubmersible, une notion administrative
Est insubmersible par définition est ce qui ne coule pas. C’est évidemment la moindre des qualités attendues d’un bateau… « L’insubmersibilité est une notion administrative, rectifie François Penlaë, directeur du site de production Zeppelin, au Lude. Pour prétendre à l’insubmersibilité en France, il faut valider des tests par un organisme notifié (ICNN). C’était l’objet de l’arrêté du 6 mars 2000, qui a fixé tout un protocole de tests pour pouvoir attester de l’insubmersibilité d’un navire de plaisance. Le fabricant Zeppelin s’est vu confirmer l’homologation d’insubmersibilité sur des modèles construits entre 2000 et 2004. Les tests consistaient à déterminer le bon rapport entre le nombre de personnes à transporter et la flottabilité, la structure, son volume et sa répartition dans la carène et dans les flotteurs. »
L’insubmersibilité fait partie de l’identité Zeppelin
A partir de janvier 2005, il n’a plus été possible en France de procéder à ces tests et donc d’homologuer de nouvelles structures insubmersibles. Toutefois Zeppelin a fait le choix de poursuivre la fabrication des modèles homologués. « Nous avions et avons toujours une demande pour ces bateaux. La sécurité compte parmi les trois premières qualités reconnues à la marque, avec le confort et le sur-mesure. L’insubmersibilité fait partie de l’identité Zeppelin. »
En outre, poursuit François Penlaë, « pouvoir naviguer au-delà de 6 milles sans avoir un embarquer un radeau de survie présente l’avantage de ne pas encombrer le bateau. Cela intéresse autant les professionnels que les plaisanciers ». Cette dispense de radeau de survie pour les modèles homologués insubmersibles a été confirmée en 2017 par la division 240 qui fixe les règles de sécurité applicables à la navigation de plaisance en mer (voir en bas de page l’article 240-2.10 qui fait référence).
En pratique, l’attestation et la plaque d’insubmersibilité
Aujourd’hui, la structure d’un Zeppelin conçu sur un modèle fabriqué après 2005 est la même que sur le bateau ayant servi à l’homologation : même fabrication, même mousse, même quantité, même répartition.
Si les tests n’ont plus cours, la notion d’insubmersibilité est autorisée sous réserve de la stricte application des mesures consignées sur l’attestation d’homologation. Ce qui signifie qu’il est impératif de ne rien changer à la structure d’un bateau délivré avec cette attestation car tout changement remet en question les mesures.
En plus de l’attestation sur laquelle sont indiquées les données techniques validées par un organisme notifié, un bateau homologué insubmersible dispose d’une plaque d’insubmersibilité propre. Y est indiqué le nombre de personnes maximum autorisé sur le bateau pour bénéficier de cette homologation. Par exemple, il est de 3 personnes pour un 20vpro, 4 pour un 22vpro et 14 pour un xvpro750.
Les conseils Zeppelin à l’achat, neuf ou occasion
Certains modèles Zeppelin sont insubmersibles au sens administratif du terme, d’autres ne le sont pas. Il importe donc de bien se renseigner auprès des revendeurs ou de l’usine avant l’achat.
Que faut-il en retenir ? « L’intérêt de l’homologation aujourd’hui réside dans l’usage du bateau, estime François Penlaë. Pour les personnes souhaitant naviguer en haute mer, même ponctuellement oui, un bateau homologué est un bon choix qui évite d’avoir à se charger d’un radeau de sauvetage. »
Un bon choix dans la perspective d’une revente également ? « Oui puisque l’attestation est liée au bateau et donc transférable en cas de vente. »
Et si vous achetez un bateau d’occasion, renseignez-vous là encore auprès du réseau Zeppelin qui vous confirmera si votre bateau est homologué.
Article 240-2.10
Exemptions au matériel d’armement et de sécuritéI. Les navires dont les équipages effectuent une navigation dans le cadre d’activités organisées par un organisme d’État, ou par une structure membre d’une fédération sportive agréée par le ministre chargé des sports, peuvent être exemptés de tout ou partie du matériel d’armement et de sécurité prescrit par la présente division. Dans ce cas, l’organisme, pour ce qui le concerne, ou la fédération sportive agréée par le ministre chargé des sports pour les structures qui lui sont affiliées, définit le matériel de sécurité qui doit être embarqué ou les conditions dans lesquelles une dispense de moyens de prévention des chutes de personnes à l’eau peut être accordée.
Les décisions prises au titre de l’alinéa précédent font l’objet d’une notification auprès du ministre chargé de la mer qui la publie.
II. Les navires existants bénéficiant de la reconnaissance d’insubmersibilité et pour lesquels la série a fait l’objet d’une décision d’insubmersibilité par l’administration, ne sont pas tenus d’embarquer le radeau de survie gonflable prescrit par les articles 240-2.07 et 240-2.08, tant qu’ils naviguent dans les limites, en termes d’éloignement d’un abri, de la catégorie de navigation pour laquelle l’insubmersibilité a été reconnue. Un navire neuf identique à un navire reconnu insubmersible continue de bénéficier de cette reconnaissance tant qu’il est fabriqué par la même personne.